Les guerres, conflits et invasions

Les attaques contre L’Arbresle

Résumé

Pas plus que ses rivières, la vie à L’Arbresle n’a jamais été un long fleuve tranquille. Sa situation sur un lieu de passage et sa proximité avec la riche abbaye bénédictine de Savigny, a eu bien des avantages pour les habitants, mais a aussi tenté bien des envahisseurs. Voyons les principales visites que nous avons dû subir au cours des siècles. Cette liste n’est pas exhaustive…

– 700 à – 50 avant J.C. – Les Celtes ou Gaulois

Les Celtes venus d’Asie occupent la région ; Il s’agit de la tribu des Ségusiaves dont la capitale est à Feurs. Une légende populaire nous rapporte qu’à la place du château actuel existait à cette époque un «castellum celtique».

– 50 avant J.C.  – Occupation romaine

Après le triomphe de César, 51 ans avant l’ère chrétienne, aucune comparaison n’était possible entre les deux civilisations. La gauloise ne connaissait pas même l’écriture et la religion en était restée aux sacrifices humains.

La civilisation romaine fut imposée à nos ancêtres par le fer et par le feu et payée par beaucoup de sang ; mais jamais colonisation ne fut plus heureuse.

D’autres colonisations ont détruit les peuples conquis, ou bien les vaincus se sont repliés sur eux-mêmes et ont vécu à l’écart des vainqueurs. Il n’en fut pas de même pour la Gaule. Les Gaulois étaient doués d’un don d’assimilation remarquable. Ils s’adaptèrent très vite à la civilisation gréco-latine. Cent ans après César, la fusion était accomplie, les Gaulois entraient au Sénat romain. Telle était la situation de la Ségusie, lorsque les Romains s’y retranchant en firent la conquête. On voit que la situation politique de nos aïeux n’était pas trop enviable, d’après le tableau qu’en trace le conquérant qui les connaissait bien.

± 450 – Début de l’occupation burgonde

Lors de la chute de l’empire romain, L’ArbresIe, au même titre que les autres régions gauloises, connut les invasions. Les Barbares la déchirèrent et fondèrent des royaumes. L’ouest Lyonnais appartenait aux Burgondes et la Burgondie sera, par la suite, intégrée au Royaume des Francs.

717 –  Invasion des Sarrasins

Le VIIIe siècle est marqué par les invasions sarrasines. Dès 717, leurs troupes semèrent ruines et malheur dans une partie de la France. La tradition nous rapporte que, lors de l’avance des Arabes, le Castellum arbreslois, avec ses nombreux réfugiés, se mit en position de défense. Sous le nombre, ils succombèrent. Tous les résistants furent passés au fil de l’épée. Sans vergogne, les Maures pillèrent l’abbaye. Après leur défaite devant les Francs, ils furent progressivement refoulés vers le sud. À l’ArbresIe les vestiges de cette époque sont les «sarrasines», sorte de tranchées ou souterrains où les fugitifs se cachaient. L’hôtel des Trois Maures tient sans doute son nom de cette époque. Mais ce nom que l’on retrouve dans d’autres villes (Autun, Nîmes, Couche, Chalons sur Saône…) est plus probablement une allusion aux trois Rois mages, venus adorer l’enfant Dieu et qui sont considérés comme les symboles des voyageurs.

934 – Passage des Huns

Les Huns, Hongres ou Hongrois sèment une grande désolation dans la région et pillent l’abbaye et le castellum. Pendant une longue période, les Huns et les Sarrasins alternèrent les invasions, tant à l’abbaye de Savigny, qu’au village de L’Arbresle, où le castellum, ancêtre de notre forteresse était le point de mire des assaillants.

Il faut bien dire aussi qu’à la suite de l’invasion des barbares, des Sarrasins, des Huns et autres, le vol et le brigandage étaient devenus si communs, si redoutables, que la loi, importée par les barbares eux-mêmes, punissait par la perte des oreilles, du nez, d’un œil, d’une main ou d’un pied le vol et le brigandage, suivant leur gravité ou leur récidive.

> 1200   Incendie de l’Arbresle par l’archevêque de Lyon

Les querelles entre l’archevêque de Lyon et l’abbaye ont été très fréquentes, presque toujours pour des limites de possessions ou pour des prélèvements d’impôts.

L’archevêque Renaud, au début du XIIIe siècle, voulut à nouveau faire valoir son droit de régale sur l’Abbaye, c’est-à-dire la répartition de la taxe entre les contribuables. L’abbé Richard résista. Il ne restait à l’Archevêque que deux solutions : céder ou faire pression militairement sur l’Abbé. Il choisit la seconde. Il envoya une troupe pour s’emparer de la «ceinture» des châteaux de Savigny. La place forte de l’ArbresIe fut l’une des premières à en pâtir. Elle fut incendiée dans l’une de ses parties par les hommes d’armes lyonnais. L’abbé Richard fut destitué. La conduite de l’archevêque Renaud fit grand bruit dans le monde chrétien. Le pape Innocent III s’en plaignit amèrement. Le fougueux prélat, revenu à de meilleurs sentiments, favorisa du moins le relèvement du monastère en laissant, par testament, des sommes importantes aux hommes de Montrottier, de Sain-Bel et de l’ArbresIe.

1361 – Séjour à l’Arbresle des « Tard-venus »

Les Tard-venus : nom donné aux compagnies de routiers, anciens soldats de la guerre de Cent Ans qui, se trouvant sans emploi après le traité de Brétigny (1360), se répandirent dans les campagnes et dévastèrent par leurs pillages une grande partie du royaume de France.

Trouvant les terres de l’archevêché et de l’abbaye bien gardées, les Tard-venus pénétrèrent dans la vallée de la Brévenne, vivant sur l’habitant, notamment à L’Arbresle où ils séjournèrent, puis se dirigèrent sur Saint-Symphorien-le-Château (Saint-Symphorien-sur-Coise) dont ils ne purent occuper la forteresse. Les ravages de ces forcenés se prolongèrent durant plusieurs  années. La cure de Sain Bel fut détruite en 1364. L’abbaye de Savigny, après avoir subi une première invasion en 1363, en subit une seconde en 1366. Du Guesclin parvint enfin à débarrasser le royaume de France de ces Grandes Compagnies de Tard-venus

1429 – Les Anglais et le duc de Bourgogne

Un fragment de l’armée anglaise, après l’investissement d’Orléans, remontait la Loire en se dirigeant sur Lyon par la vallée de la Tardine (nous sommes encore dans la guerre de Cent Ans). Le Seigneur Tardin de L’Arbresle et le Seigneur Madinier d’Imblot, résolurent de se défendre. Ils se réunirent à L’Arbresle. Ils soutinrent un siège de quatorze jours mais ils périrent en grand nombre. Le Seigneur Tardin succomba avec toute sa famille. Le 21 juin les Anglais, voyant venir une armée de Lyon, levèrent le siège. Alors on fit un feu de joie, sur les hauteurs sud-est de la place, en signe de délivrance.

II s’en fallait pourtant que tout fût fini avec le parti anglais. En 1430 le duc de Bourgogne, froissé de l’insuccès récent de ses troupes, projeta une nouvelle tentative contre le Lyonnais.  La province réunit aussitôt une petite armée de seize cents combattants, levée en hâte et destinée à arrêter les premières tentatives du bourguignon. L’abbaye de Savigny arma à L’Arbresle le contingent qui lui était réclamé. Les soldats plus disciplinés du sire de GroIIée se joignirent aux hommes de Saint-Symphorien-le-Château. Ils battirent le 11 Juin, à Anthon, le duc de Bourgogne et le prince d’Orange.

L’orgueilleux allié des Anglais ne voulut pas rester sur la honte de cette nouvelle défaite et il reparut bientôt en Beaujolais et en Lyonnais, sans qu’on puisse lui opposer de résistance. Charles VII, à qui Jeanne d’Arc venait de rendre son royaume, vint à Lyon pour organiser la défense. Le pays parcouru était libre du côté du Forez et du Bourbonnais. Pour atteindre Lyon, le duc traversa donc Roanne, Tarare, l’Arbresle. Notre petite ville fut-elle assiégée et prise par le duc de Bourgogne, comme le fut Belleville ? Nous l’ignorons. Le duc de Bourbon, chargé dela défense de Belleville, demanda en vain du secours à Lyon. II ne put rien obtenir. Le chef-lieu de la province n’avait pas trop de toutes ses forces disponibles pour se défendre.

Néanmoins, on ne put empêcher les Bourguignons de s’avancer jusqu’aux portes de Lyon. Tassin fut pris d’assaut, Saint Genis et Sainte-Foy-les-Lyon tombèrent au pouvoir des ennemis. Ces derniers, arrivant par le nord-ouest de la province, durent forcément envahir nos vallées qui furent à leur merci. Il fallait, pour assurer les arrières de leur armée, réquisitionner ou prendre de force des vivres et des fourrages

1562 – Les protestants du baron des Adrets

Le protestantisme commençait à faire de nombreux prosélytes, Le lieutenant de Lyon était alors un d’Albon, abbé de Savigny, et plus tard archevêque. Il fit arrêter un certain nombre d’étudiants qui revenaient de la Suisse et professaient hautement et publiquement leur foi et pour faire un exemple on les fit brûler.

Cette funeste exécution, à laquelle l’abbé-lieutenant ne dût pas être étranger, fut sans doute plus tard, la cause de l’acharnement que mirent les troupes des Huguenots à ravager cruellement l’abbaye de Savigny et ses terres.

Le capitaine de Peyraud, adjoint du baron des Adrets, s’empare des forteresses et ravage les terres de l’abbaye. Pénétrant dans l’abbaye déserte, les religionnaires saccagèrent tout, brisèrent les statues, rompirent les plombs qui recouvraient le clocher et dispersèrent les ossements des abbés qui avaient été canonisés. Les reliquaires, qui n’avaient pu tous être enlevés, furent pillés et détruits ; on profana les tombes des abbés et on fit brûler, devant l’église, au milieu de la place, un coffre rempli de titres, terriers et documents.

Depuis l’invasion des Hongrois et des Sarrazins, l’abbaye n’avait pas eu autant à souffrir.

La tradition rapporte que la ville de L’Arbresle eut un siège à soutenir vers ce temps et qu’un pan des murailles du château, au nord, fut à demi détruit par le canon du capitaine de Peyraud qui fut toutefois obligé de lever le siège par suite de la résistance des habitants et des hommes d’armes de l’abbaye concentrés à L’Arbresle. Les faubourgs furent plus endommagés que la ville.

1814/1815 – Occupation Autrichienne

La fin du règne napoléonien est proche. Le 21 mars 1814, les Autrichiens et leurs alliés sont à Lyon, après avoir forcé le maréchal Augereau à la retraite. Ils occupent Anse, puis avancent par les vallées de la Saône et de l’Azergues jusqu’à l’Arbresle et Tarare. À L’ArbresIe, beaucoup de soldats furent logés chez l’habitant. Les vivres ont été fournis à ces diverses troupes, au moyen de réquisitions.

1940 – L’Allemagne nazie

La bataille de l’Arbresle, les 19 et 20 juin 1940 entre l’Allemagne Nazie et un contingent de tirailleurs sénégalais, est la dernière attaque important qu’ai subi l’Arbresle.