Les militaires et politiques

Antonin Dubost – Homme politique 1844-1921

Résumé

Les débuts à l’ArbresIe

"L’an 1844 et le 6 avril, s’est présenté à la mairie de l’ArbresIe, Sieur Antonin Dubost, greffier de la Justice de Paix, âgé de 39 ans, demeurant à l’ArbresIe, Maison Sauge.

Ceci pour y déclarer la naissance, ce même jour à 10 heures du matin, d’un enfant de sexe masculin, né de lui et de Marie De Saint Jean, son épouse et auquel il déclare vouloir donner le prénom de Balthazar."

Mais Balthazar devient ensuite, par "renvoi approuvé", Henri Antoine et sera plus tard dit Antonin.

Avant de poursuivre, il est intéressant de souligner que la Maison Sauge est actuellement nommée « Maison des Valous », située à l’entrée nord de l’ArbresIe, sur la droite en contre-bas de la rue Charles de Gaulle.

Jusqu’ici, rien que de très banal avec la naissance de ce petit garçon. Par contre, sa vie sera peu commune. Il fera carrière dans la politique où il atteindra l’un des plus hauts postes de la République.

Après une enfance sans histoire, on le trouve, jeune homme, clerc dans une étude d’avoué et publiciste à Lyon. Il ne semble pas avoir occupé cet emploi très longtemps.

Plus tard, devenu un homme politique de premier plan, il revint souvent dans sa ville natale. Il accompagnait parfois le docteur Sainclair dans ses visites médicales auprès des mineurs de Saint-Pierre-la-Palud.

Le chanoine Picard, auteur d’une histoire de l’ArbresIe raconte que parfois, il déclamait à haute voix ses prochains discours politiques dans le parc municipal

 Un homme de conviction

Pour mieux comprendre le comportement de l’homme politique qu’il fut, il est intéressant de connaître comment il façonna sa pensée et ses convictions.

Auguste Comte n’avait pas jeté sur un sol aride la semence puissante de sa doctrine. De son vivant, elle avait pénétré le cerveau de savants, d’hommes politiques, auditeurs de ses cours, lecteurs de ses écrits.

La génération nouvelle des hommes politiques accueillit avec une faveur éclatante une doctrine qui, fondée sur la connaissance des lois qui président à l’évolution de l’humanité, conciliant l’ordre et le progrès, permettait de substituer à la métaphysique révolutionnaire une conception positive des conditions du gouvernement.

Littré, par la création de "La Philosophie Positive", contribua largement à la diffusion des idées d’A. Comte dont il se déclarait le disciple. Cette revue s’attira les sympathies ou le concours des jeunes hommes qui allaient, soit dans la presse, soit au barreau, soit à la tribune, prendre la direction de l’esprit public, et dont les tendances et l’action se résument dans le grand nom de Gambetta, interprète de leurs enthousiasmes et de leurs inspirations.

Il devait, quelques années plus tard, en pleine Sorbonne, proclamer A. Comte "le plus grand penseur du XIXème siècle."

C’est aux côtés des Gambetta, Ferry, Brisson, Spuller… , que nous voyons apparaître un jeune publiciste du nom de Antonin Dubost, venu de Lyon à Paris pour se mêler au mouvement politique et prendre part à la lutte ardente que menait l’opposition contre le gouvernement impérial. "Enrôlé dans la brillante phalange des républicains d’avant-garde, adversaire irréductible de l’Empire".

Avec les positivistes

Avec ses amis, Dubost appliquait les enseignements de Comte. Loyaux serviteurs de la liberté et de la démocratie, mais rejetant les utopies de la métaphysique révolutionnaire, épris de clarté et de réalité, désireux de ne plus se payer de mots, de rechercher la raison des choses, non dans de vagues aspirations, mais dans une analyse rationnelle de faits antérieurs ; ils avaient le sentiment que l’esprit scientifique pouvait seul discipliner les intelligences et coordonner les efforts pratiques.               

""  Antonin Dubost, tel qu’il était

Il ne s’agissait plus de faire table rase, de reconstruire la société de toutes pièces d’après un plan purement idéal et chimérique, mais de procéder avec méthode en subordonnant l’imagination à l’observation, en conciliant, selon l’axiome d’A. Comte, l’ordre avec le progrès.

Cette sage politique qui tenait compte des possibilités, qui sériait les difficultés pour les mieux résoudre, qui prenait les mesures, opportunes pour amener le triomphe de ses vues, allait, sous la conduite de Gambetta, présider à l’établissement définitif de la République.

Antonin Dubost fut dès sa jeunesse et demeura toute sa vie le représentant fidèle de cette doctrine, le serviteur de cette politique.

 Collaborateur de la Revue Positiviste de Littré, dans l’article l’Ordre et le Progrès qu’il y publia en 1872, il donne à ses compagnons de lutte, à l’ancien parti révolutionnaire, le sage conseil de devenir un parti d’organisation, de construction, pour démolir plus sûrement que par la critique et la violence les vieux débris qui restent encore du passé. Il suffit de bien déterminer la direction essentielle du mouvement social et de circonscrire ainsi tous les efforts…, afin de rallier toutes les forces progressistes à la constitution définitive de la République.

Au cours de ce même article, tout inspiré des vues d’Auguste Comte, il s’attaque à ces esprits généreux qui se font du progrès social une idée radicalement fausse, en vertu du sophisme qui consiste à prendre une progression continue pour une progression illimitée. Et il oppose, au caractère vague et arbitraire des méthodes qui président encore aux recherches politiques, la parfaite rationalité des procédés scientifiques.

Dans son étude sur la Famille (Philosophie Positive, mars-avril 1873), A. Dubost réfute les sophismes qui, s’attaquant au nom de la liberté à l’union conjugale, contribuent à accroître l’anarchie actuelle.

"" … et tel que le voyait un caricaturiste

Il y signale, d’autre part, les tendances rétrogrades qui, sous les auspices mêmes de la philosophie métaphysique, arrachant la femme au foyer, les enfants à leur mère pour les conduire, la première à la manufacture, les autres à la crèche ou à la salle d’asile, participent à la destruction de l’esprit de famille, là, précisément, où il importe le plus de le vivifier.

 L’homme politique

Le 19 juillet 1870, ce fut la guerre contre la Prusse, l’invasion et la chute de Napoléon III le 4 septembre.

Faisant partie de ceux que l’on appelait alors « les irréconciliables », à la fin de l’Empire, sa nature pleine de fougue et d’entrain l’amène à devenir l’ami de nombreux opposants au régime, dont Léon Gambetta.

Gambetta, ministre de l’Intérieur dans le Gouvernement du Quatre septembre, confiait à Antonin Dubost, dont il appréciait l’énergie, la droiture, la perspicacité, le Secrétariat général de la Préfecture de Police.

Antonin Dubost est un fonceur. Il a 26 ans, il accepte. À ce poste, il ne reste qu’un mois.

Le 19 septembre commence le siège de Paris. Un mois après, le 19 octobre 1870, très exactement, se produira le fait qui sera, pour notre Arbreslois, le déclencheur de son véritable départ politique.

Nous connaissons tous l’odyssée de Gambetta quittant Paris pour Tours en ballon. Car c’est de cette ville qu’il organisera la résistance à l’armée prussienne et y créera un gouvernement provisoire.

Ce voyage ne fut pas effectué avec Gambetta, sorti, lui, de Paris, le 7 octobre 1870, avec « l’Armand-Barbès ». Antonin Dubost est sorti avec le quinzième ballon, le « Lafayette », (il y en a eu 66 au total), de la gare d’Orléans, le 19 octobre 1870 à 9 h.15 du matin. Ce ballon était piloté par le marin Jesses. Il avait pour passagers Antonin Dubost et son secrétaire, Gaston de Prunières, et emmenait 300 kilos de dépêches et six pigeons voyageurs. Il atterrit, le même jour, près de la frontière belge, à Lonny, entre Mézières et Rocroi.

Après cette odyssée, Antonin Dubost est nommé préfet de l’Orne, le 3 janvier 1871. Les services qu’il rendit comme organisateur, le courage qu’il montra lors de la bataille d’Alençon, lui valaient d’être cité à l’ordre de l’Armée par le général Chanzy.

Deux mois plus tard il donne sa démission…

Début 1871, c’est l’armistice et Thiers prend la tête du gouvernement provisoire.

En mars commencent les journées révolutionnaires de la Commune. Thiers et L’Assemblée Nationale se retirent à Versailles.

Après l’Armistice, Antonin Dubost rentre, à l’exemple de Gambetta, dans la vie privée. Arrêté sous la Commune comme réactionnaire, il ne dut la vie qu’à l’intrépidité avec laquelle il affronta Raoul Rigault, devant qui on l’avait conduit.

À cette époque, un journaliste avait tracé ce portrait de Dubost : "Antonin Dubost, à 37 ans, est un jeune dans toute l’acceptation du mot. Plein de fougue et d’entrain (…) De petite taille, le regard abrité derrière un lorgnon d’or, il semble réaliser le problème de l’agitation perpétuelle."

Curieusement, sa carrière semble bien être le reflet de ce portrait. Il ne reste jamais très longtemps à un même poste.

L’écrivain politique

Pendant la période critique inaugurée par l’installation de l’Assemblée nationale à Versailles, Antonin Dubost revint à ses livres et consacra ses loisirs forcés à l’étude et à la diffusion de la doctrine positiviste, tout en suivant avec un intérêt passionné les événements politiques.

Son modeste logis devint peu à peu le centre d’un groupe politique et philosophique, bientôt appelé par sa culture, son caractère et ses talents à prendre la direction de la société nouvelle qui succédait à celle du second Empire.

Antonin Dubost mit sa plume alerte et vigoureuse au service de l’idée républicaine, soutint de sa parole la candidature « irréconciliable » d’Henri Brisson, et fut un des organisateurs de la mémorable campagne électorale qui aboutit au triomphe de l’orateur révolutionnaire Bancel sur Emile Olivier, candidat agréé de l’empereur.

Quelques mois après, quand la "Marseillaise", dont le rédacteur en chef Henri Rochefort venait d’être emprisonné, allait disparaître, A. Dubost en prit hardiment la direction. Il collabora au "Siècle" et au "Courrier Français".

Il publie en 1875 un volume traitant des   "Conditions   de   gouvernement en France", et en 1880 un "Danton et la politique contemporaine". En 1884, "Danton et les massacres de septembre". En 1889, "La situation actuelle et le régime parlementaire".

"Des Conditions de Gouvernement en France" : c’est en 1875 qu’A. Dubost publiait cet important ouvrage, dont quelques fragments avaient paru dans la Revue de Littré et Wyrouboff. Il y traçait, à la lumière de la doctrine d’A. Comte, un plan positif de gouvernement de la France au lendemain de notre désastre national, au milieu de nos agitations politiques intérieures.

À ses yeux, la forme représentative (régime parlementaire) ne saurait pas plus offrir la perfection politique, que le dogme de la souveraineté populaire dont elle permet l’exercice. Elle est en mesure de pourvoir – non pas au même degré que les formes politiques dont elle facilitera l’avènement, mais relativement mieux que la forme directe – aux deux conditions fondamentales de tout gouvernement régulier et progressif : la connaissance des désirs et des besoins sociaux et la possibilité de combiner les moyens capables de les satisfaire.

"La mission des gouvernements, dit-il, est de faciliter le grand débat entre le passé qui retient et l’avenir qui transforme. …Quelle que soit l’idée que l’on se fasse de l’avenir, les nécessités du présent ne nous permettent que de concevoir une politique et des applications tendancielles, non absolues" …."Toute règle politique est strictement relative à l’état de la société, aux circonstances".

Ce livre, a dit Jonnart, aux obsèques d’Antonin Dubost, ce livre, résumé de la doctrine politique, était le programme de la République pour un demi-siècle ; programme raisonné et pratique, puisque la plupart de ses prévisions se sont réalisées.

"Danton et la politique contemporaine" : Cet ouvrage parut en 1880, rassemblait les études publiées quelques années auparavant dans la Philosophie positive. La grande figure du tribun qui domine de haut la Révolution française avait été mise en pleine lumière par Auguste Comte, saluant en Danton le seul homme d’État dont l’Occident doive s’honorer depuis Frédéric. M. Bougeard, le docteur Robinet, Pierre Laffitte s’étaient attachés à déterminer son rôle, à dégager sa vie publique et privée des imputations calomnieuses, à glorifier son patriotisme. Antonin Dubost, grâce au remarquable sens politique dont il était doué, entra plus avant que tout autre dans l’intelligence du caractère et de l’action de Danton. Écartant la phraséologie de la légende révolutionnaire, l’exagération hyperbolique des louanges ou des accusations, il vit en Danton ce qu’il fallait y voir en réalité, l’homme d’État, placé dans des circonstances terribles et adaptant aux nécessités de l’heure les ressources de son génie.

À la Convention, Danton, inspiré par une vue claire des réalités, cherche à faire prévaloir une politique relative et pratique, tendant à l’union devant le danger commun.

Les Girondins, eux, préconisent une politique absolue et exclusive et rejettent l’accord qu’il leur propose. Ils sentent la supériorité de son génie et elle les offusque.

Aussi, faisant cette remarque, plus encore pour l’époque où il vit que pour celle dont il parle, Antonin Dubost écrit-il : "Une des causes de la faiblesse et de l’impuissance des partis politiques, c’est cette fureur de défiance qui, chaque fois qu’un homme de valeur est sur le point d’arriver au pouvoir ou y arrive, le fait accuser à outrance, tant et si bien qu’on ne tarde pas à lui enlever toute influence, toute autorité, toute action. Je ne sais rien d’aussi dangereux pour le parti républicain !" Allusion significative à l’ostracisme qui menaçait déjà Gambetta.

Antonin Dubost explique que Danton avait toujours regardé les grandes mesures révolutionnaires dont il était l’initiateur, comme n’ayant qu’un caractère temporaire et provisoire et devant prendre fin avec les dangers de la patrie. Le péril passé, il entendait revenir au régime normal, à l’établissement d’une république fondée sur la liberté et l’union de tous, indépendante de toute vue sectaire, de tout système préconçu, seule capable de favoriser le libre développement social.

C’est là précisément ce qui fit envisager à Robespierre, disciple de Rousseau, la politique de Danton comme insuffisante, coupable même envers la Révolution.

Voici la conclusion pratique à laquelle aboutit l’auteur de Danton et la politique contemporaine

"La politique que Danton chercha à faire prévaloir pendant la Révolution, il ne s’agit aujourd’hui que de la reprendre en la développant et en l’appropriant aux circonstances nouvelles. Ce qui lui donne son caractère principal, en effet, c’est la nécessité comprise par Danton de renoncer délibérément à accomplir brusquement et de toutes pièces une reconstruction totale de la société française.

Le régime nouveau ne peut se constituer que beaucoup plus lentement, mais aussi plus solidement, qu’on ne l’avait d’abord pensé. L’œuvre politique consiste à appliquer les solutions universellement acceptées et à garantir une entière liberté à la délibération qui continue sur les questions non encore résolues. Sans quoi, elle empiète dans le domaine de la spéculation, de l’enseignement, de la propagande".

L’élu d’une région

C’est durant ces années qu’il rencontre celle qu’il épousera en 1879, une veuve, Mme Français, née Couturier ; il fait là un riche mariage, qui l’amena à la Tour-du-Pin.

La vraie carrière politique, en tant qu’élu, d’Antonin Dubost, commence à La Tour-du-Pin, en 1876. Élu conseiller municipal le 6 janvier 1878, maire le 20 avril 1878.

Maire, il le restera pendant 43 ans ; sa sage administration permit la construction du Groupe scolaire, la construction du nouvel hôpital, qui fut inauguré le 23 août 1895, la construction des égouts de 1838 à 1900 ; le service d’adduction d’eau de 1901 à 1903 ; en juillet 1910, la piscine de 30 mètres sur 15 de large, avec des bains douches.

En 1879, nommé directeur du Garde des Sceaux qui était M. Le Royer. Il est élu Conseiller Général, le 2 avril 1880, il est Président du Conseil général de l’Isère, du 10 août 1893 à décembre 1919.

Élu député de La Tour-du-Pin, le 19 décembre 1880. Avec son épouse, il s’installe alors à Paris, dans le quartier opulent du haut des Champs-Élysées.

Il était un spécialiste des questions financières, en particulier comme membre de la commission du budget.

Il est réélu sans interruption jusqu’en 1897, date de son entrée au Sénat où il restera jusqu’à son décès en 1921.

Le 3 décembre 1893, c’est l’entrée dans le cabinet de Casimir Perier, en qualité de Ministre de la Justice. Vraiment pas de chance : ce cabinet ne durera que… 5 mois !

Le sénateur

Il donna sa démission de député le 22 janvier 1897 après s’être présenté au renouvellement sénatorial du 3 janvier 1897, dans l’Isère sur une liste républicaine. Il fut élu au premier tour, réélu au renouvellement du 7 janvier 1906, toujours au premier tour, ainsi qu’au renouvellement du 11 janvier 1920, mais cette fois-ci au deuxième tour…

Inscrit au groupe de la gauche radicale et radical-socialiste, son activité dans cette Assemblée fut considérable et toute entière axée sur les questions budgétaires, financières et économiques.

Siégeant à la commission des finances dont il devint rapporteur général, il présenta notamment un rapport sur le privilège de la Banque de France, prit la parole dans la discussion de la proposition de loi sur la réforme du régime de prestations ; il fut rapporteur de la commission spéciale chargée de l’examen du projet de loi tendant à modifier certains articles de la loi de 1870 sur les conseils généraux et  prit  également  part  à   la discussion du budget général des recettes et des dépenses pour l’exercice 1899.

On lui doit encore un rapport sur le projet de loi ouvrant un crédit extraordinaire pour la reconstruction du Théâtre français et un projet de loi ouvrant un crédit pour l’installation provisoire de la Comédie française et du second théâtre français Odéon.

Devenu rapporteur général son inlassable activité lui fit présenter, en plus du rapport général, chaque année, de nombreux autres rapports sur tous les projets de loi ayant des incidences financières.

Il s’occupa enfin de l’assistance aux vieillards, infirmes et incurables, de la durée de la journée de travail dans les manufactures de l’État. Il vota pour le projet de loi portant séparation de l’Église et de l’État.

Élu sénateur, le 3 janvier 1897, vice-président du Sénat en janvier 1906.

Armand Fallières ayant été élu Président de la République, le poste de président du Sénat devenait vacant. Dubost fut porté au fauteuil le 16 février 1906 par 241 voix sur 262 votants, sans opposants.

Il fut réélu à ce poste sans interruption jusqu’au 15 janvier 1920 et présida presque toutes les séances.

Nature ardente et volontaire, M. le Président, comme on l’appelait. Lors de son élection à la Présidence du Sénat, La Tour-du-Pin lui fit une manifestation grandiose le 16 avril 1906, avec arcs de triomphe dans les rues principales.

Pendant la guerre de 1914, il tint dans les conseils du gouvernement un rôle important ; le 10 janvier 1919, après la victoire, il concluait son discours aux Sénateurs, par ces mots : "…Souvenons-nous tous que les uns et les autres nous ne sommes que les représentants presque anonymes et les instruments passagers de la seule existence qui dure et, qui compte : la France".

En 1920, il fut réélu sénateur au deuxième tour. Lors du scrutin pour le poste de président, il n’obtint au premier tour que 103 voix contre 122 à Léon Bourgeois, alors représentant de la France à la Société des Nations. Celui ci fut élu au second tour.

Redevenu simple sénateur, il continua à se préoccuper de la politique financière du gouvernement et redevint membre de la Commission des finances en novembre.

Rapporteur général du Budget, il lutta contre l’accroissement des dépenses et préconisa les économies.

Le 16 avril 1921, Léon Bourgeois, son successeur à la présidence du Sénat, annonça le décès d’Antonin Dubost survenu le même jour et prononça son éloge funèbre. Il rappela la "longue et admirable carrière », de celui qui « pendant 14 ans dirigea les travaux du Sénat avec tant d’autorité et de dévouement… Il salua  le républicain de la première heure, le patriote ardent, et résuma une vie  toute entière vouée à la défense de la République et de la patrie.

Le Président Dubost est enterré au cimetière de La Tour-du-Pin et sa vaste maison, acquise par la ville, est devenue la Mairie en juillet 1965 et le jardin devient un parc d’enfant.

Il fit don de 25.000 francs à l’Hôpital.

Bernard Isnard

Bibliog. : Dictionnaire des parlementaires français – tome IV

Ouvrage anonyme Discours d’Antonin Dubost

Discours prononcés lors de ses obsèques