Les rues et les ponts

Ponts de Sain Bel

Résumé

L’actualité nous rappelle périodiquement que vivre dans une vallée présente parfois des inconvénients. Toute rivière suppose une façon de la franchir. Si, à notre époque, les ponts savent résister aux furies de la nature, il n’en a pas toujours été de même. Sain Bel qui a durement été touchée en novembre 2008 méritait bien que l’on évoque quelques souvenirs, notre façon de penser à tous les riverains qui ont été touchés.

Avant l’année 1845 il n’y avait pas de pont sur la Brévenne, mais une simple passerelle. Le 12 juillet 1819, le Conseil municipal décide qu’une subvention départementale sera employée à réparer une planche ou ponteau, prête à tomber, qui traverse la Brévenne et permet la communication des communes voisines à un chemin de traverse pour aller à Lyon.

Le 6 décembre 1821, le Conseil, constatant que les ressources disponibles seraient insuffisantes  «pour établir sur la Brévenne un pont dont la construction est estimée par les devis à 2.115 francs, refuse de s’imposer extraordinairement par suite du manque des denrées, mais espère que l’entrepreneur diminuera ses exigences, que les habitants pourront faire gratis des voitures pour le transport des matériaux et s’engagent à leur en donner l’exemple».

Un pont en bois avec pilier en pierre fut alors construit. Une demande fut adressée au Préfet, le 9 avril 1823, en vue d’autoriser la commune à payer sur les disponibilités du budget la dépense «qu’occasionnera une couleur à l’huile sur la planche qui traverse la Brévenne. »

Premier pont emporté 

En 1827, des pluies diluviennes, ayant transformé en torrents dévastateurs les cours d’eau de la région, le pont en bois avec pilier en pierre qui existait sur la Brévenne fut entièrement emporté et détruit par la violence des eaux. Elle fut reconstruite aussitôt. Mais les piétons, seuls, y avaient accès. Les voitures continuèrent, comme par le passé, à s’engager dans la rivière pour la traverser.

Vers 1845, on construisit le premier vrai grand pont. La dépense fut couverte surtout par des souscriptions particulières, dont l’initiative fut prise par le maire Cholat et secondée par les maires des communes voisines de Sourcieux et Saint-Pierre-la-Palud. Les voitures, comme les piétons purent enfin passer. Ce fut une grande amélioration pour le pays.                                                            

Le pont actuel 

Plus tard, le 8 octobre 1938, avait lieu l’inauguration du pont sur la Brévenne par le Président Herriot. Ce pont avait été considérablement élargi pour faciliter une circulation devenue plus intense en raison du nombre croissant des automobiles de passage, en provenance de cinq directions : route du Poirier par Sourcieux, route du col de la Luère par Saint-Pierre-la-Palud, route nationale de Montbrison, la même, en direction de l’ArbresIe et route  de Savigny.

L’inauguration a été l’occasion d’une fête importante. Toute la population était présente.

La présence d’une personnalité telle que le président Herriot n’était évidemment pas étrangère à une telle mobilisation de la population.

L’instant solennel de la coupure du ruban fut précédé par un défilé comprenant les enfants des écoles, la fanfare et toutes les sociétés locales. 

Ce fut ensuite  la cérémonie officielle au cours de laquelle Edouard Herriot qui coupa le ruban symbolique et décora de la croix de la Légion d’Honneur, le maire, M. Ballet, en présence de la foule assemblée sur le quai de la Brévenne.                                                

 Les anciens ponts sur le Trésoncle 

Le plus ancien pont de Sain-Bel est mentionné au commencement du XVIIe siècle, selon un écrit. C’était un pont en pierre qui réunissait la place du Marché à la place du Puits et qui fut détruit, probablement, par une crue subite des eaux du Trésoncle. Pendant quelques années, dit le document, on traversa le torrent «sur deux planches». La construction d’un nouveau pont fut décidée en 1772, ainsi qu’il résulte d’une pièce signée : Sourd et Bizatton, premiers adjudicataires de l’entreprise. La construction du pont coûta près de 2.000 livres, comme le prouve une quittance du 27 décembre 1777. 

En 1849, on refit le pont sur le Trésoncle, entre les deux places. On le surbaissa d’un mètre, car les chevaux avaient beaucoup de peine pour le franchir. Sa largeur fut réduite à cinq mètres au lieu de sept. Les matériaux provenaient des carrières de Bully. Les débris de ce pont servirent à en construire un autre, en amont, vers la rue de la Tannerie. Les voitures qui allaient dans ce chemin passaient, auparavant, dans la rivière. Quant aux piétons, ils la traversaient sur une simple planche de cinquante centimètres de largeur, sans barrière ni main-courante. La construction de ce pont eut un heureux effet. Le lit de la rivière fut creusé. 

Avec les gravats que l’on en retira, on pu remblayer le chemin, dont le niveau fut élevé. Dès lors, l’eau ne revint jamais dans la rue. En outre, les canaux des cours situés sur l’arrière des maisons, et qui débouchaient sur la voie publique, furent couverts par le remblai, ce qui assainit cette partie du village. On fit de même tout le long de la Grande Rue. La circulation des voitures fut ainsi plus commode. Un ou deux ans plus tard, le niveau de la place du Puits fut exhaussé, ce qui rendit encore plus facile l’accès du pont.

De ces deux ponts, il ne restera bientôt plus que le souvenir. Par la suite, le Trésoncle fut recouvert, mais ne continua pas moins à manifester ses mauvaises humeurs à chaque crue importante. 

Edouard Herriot 

Naissance 5 juillet 1872 – Décès 26 mars 1957

Entre à l’École normale supérieure, 1891  – Agrégé de lettres 1893

Sénateur 1912 à 1919   Député du Rhône 1919-1940 et de 1945-1957

Conseiller  municipal de Lyon en 1904

Maire de Lyon de 1905 à 1957 (interruption sous l’occupation)

Ministre de l’Éducation dans le gouvernement Poincaré de 1926 à 1928

Ministre d’État de 1934 à 1935

Président du Conseil en 1924, 1926 et 1932

Président de la Chambre des députés en 1925 

Président de la Chambre des députés de 1936 à 1940, et de 1947 à 1954

Élu à l’Académie française le 5 décembre 1946

Officier de la Légion d’honneur 

En matière de patrimoine, il est l’un des fondateurs du Comité du Vieux Pérouges  qui a permis de sauvegarder le prestigieux patrimoine de cette cité médiévale.

 Bibliographie : Sain Bel de Jean Cottin – Editions du Cuvier – Villefranche -1949