Antoine Ferrière
Résumé
Pour quelles raisons, notre association et son périodique ont décidé d’évoquer le souvenir d’Antoine Ferrière. Certes, il a été un artisan important du développement de l’entreprise familiale d’horticulture, implantée à l’Arbresle depuis bientôt un siècle. Mais surtout, grâce à son goût pour la photographie, il a été un témoin important d’une période de notre histoire : la guerre de 14-18. Les nombreuses photos qu’il a rapportées, et que ses descendants ont bien voulu nous confier, représentent un patrimoine que nous nous devons de faire connaître aux Arbreslois. Ces photos sont en cours de restauration ; nous envisageons d’organiser une exposition dès que cela sera possible.
Les origines
De nombreux documents, aimablement prêtés par ses petits-enfants, nous ont permis de découvrir quelques aspects de la vie de monsieur Antoine Ferrière.
Né le 18 août 1889 à Marcy l’Etoile, Antoine est le fils unique de Benoît Ferrière, originaire de Saint-Forgeux et Marie Lancelin : à l’époque, ses parents étaient jardiniers au service du comte de Laval au Château de la Lacroix-Laval à Marcy l’Etoile.
Vers 1910, la famille vient s’installer à l’Arbresle route de Bordeaux, en créant son entreprise, spécialisée dans la production de fleurs principalement, et de légumes. Antoine travaille avec ses parents puis fait son service militaire au 99ème régiment d’infanterie à la Valbonne où il fait partie de la fanfare du régiment.
De retour à la vie civile, il épouse le 23 mai 1914, Anne Brevet, fille du maire de Charbonnières les Bains. Ils s’installent à l’Arbresle près des parents d’Antoine. Ils auront un fils, Jean (1920-2003)
Le soldat et le photographe
Le 2 août 1914, c’est la déclaration de guerre ; Antoine est mobilisé et rejoint le 99ème R.I., en emportant son appareil de photos. Au gré des événements et des déplacements de son régiment, il va réaliser de très nombreuses photographies, dont certaines avec date et légende.
Il va se retrouver, pendant quatre longues années, tour à tour dans la Somme, la Marne (à Verdun notamment), les Vosges, la Haute Marne, l’Aisne, la Haute Saône, le Territoire de Belfort.
Faisant partie de la fanfare, il se retrouve brancardier, parvenant à se tirer indemne de cet effroyable conflit. Il est démobilisé le 1er août 1919, titulaire de la Croix de guerre avec 5 citations, dont 2 à l’ordre de la Division, et 3 à l’ordre du Régiment. Il recevra 10 ans plus tard, la médaille militaire, le 8 septembre 1929 puis, 30 ans après, le 8 mai 1959, la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur (son parrain était monsieur Alloin, mutilé de guerre) quelques mois avant sa disparition le 15 février 1960. Il était également chevalier du Mérite Agricole.
Quelques une des photos prises par Antoine Ferrière
Gilbert Silvestre