Les guerres, conflits et invasions

La guerre de Cent Ans

Résumé

Le conflit éclate entre le roi d’Angleterre Édouard III et le roi de France, Philippe de Valois, en 1337. A cause de sa durée exceptionnelle, les historiens l’appellent la guerre de 100 ans.

Dans un premier temps, seul le Nord et l’Ouest de la France sont ravagés mais après la défaite de Crécy, le 26 août 1346, elle gagne les bords de la Loire, pour finir par s’étendre à tout le pays, après la défaite de Poitiers, le 19 septembre 1346, où le roi Jean est capturé.

LA GUERRE DE CENT ANS ET LES TARD-VENUS

Les troupes anglo-navarraises pénètrent en Forez dès 1357 et poussent jusqu’en Beaujolais. Le sire de Beaujeu appelle à sa rescousse le comte de Savoie et les refoule en Forez, en 1359, où elles s’abattent sur l’abbaye de Val Benoite qu’elles pillent avant de s’emparer de Montbrison qu’elles incendient. Une vive réaction locale offensive se produit et elles doivent progressivement céder du terrain jusqu’à disparaitre totalement de la région, en aout 1359.

Le traité de paix de Brétigny, signé le 8 mai 1360, prévoit l’abandon  à l’Angleterre d’une grande partie de l’ouest de la France, de l’Aquitaine au Limousin et le paiement de 3 000 000 d’écus d’or.

Le pire est à venir car les mercenaires des deux camps se retrouvent sans emploi et c’est alors qu’ils se constituent en bandes de pillards, appelées dans l’histoire, les Grandes Compagnies ou Tard-venus, c’est-à-dire venus après les autres. Chacune a son chef  qui ne reconnait  aucune autorité supérieure. Chacune guerroie pour son propre compte selon les opportunités du moment et quand elle ne guerroie pas, pille, vole, incendie, viole et tue.

En juin 1360, quatre mille routiers s’ébranlent de Champagne avec l’objectif d’atteindre Avignon, la riche cité du Pape. Il est probable que ce premier flot traverse le Lyonnais car à cette période le château d’Albigny, près de Montrottier est brûlé.

En décembre 1360, en Champagne toujours, une nouvelle compagnie se met en marche et atteint le Mâconnais en janvier 1361 ; de là elle se divise en trois groupes. L’un envahit le Lyonnais, l’autre le Beaujolais tandis que le plus gros de la bande reste en Mâconnais. De cette invasion, il nous reste les témoignages des ravages des alentours de Saint Symphorien le Chastel ( sur Coise ) et d’Estivareilles en Forez. Une partie de ces compagnies va rejoindre celles déjà présentes à Pont-Saint-Esprit.

Seguin de Badefol, l’un des plus célèbres chefs de bandes, avec sa compagnie baptisée la Margot qui, en ce temps-là, saccage les sénéchaussées de Beaucaire et de Nîmes, est rejeté vers l’Auvergne par les troupes de la croisade organisée par le pape. En 1361, il entre en Forez,  prend Marcigny les Nonnains et Montbrison avant de s’emparer du château de Rive de Giers qui relève du Chapitre Métropolitain de Lyon et de celui de Brignais, du Chapitre de St Just. La panique règne à Lyon et en Lyonnais.

Scènes de pillage

L’armée royale, sans attendre les renforts, fait le siège de Brignais. Les Tard-venus, bien informés, avant que l’étau se resserre et se renforce, livrent bataille à l’armée royale et l’écrasent, le 6 avril 1362. Effrayés par leur propre succès et ses conséquences, ils préfèrent se séparer en plusieurs bandes dont l’une continue à ravager la région. Seguin de Badefol s’abat, en octobre 1363, sur l’abbaye de Savigny et l’Arbresle  qu’il ne libère qu’après que le bailli de Macon lui ait versé une rançon.

Le rêve de ce dernier est de conquérir la riche et opulente cité de Lyon et pour cela, il profite de l’absence du maréchal d’Andréhem, chargé de sa défense, pour prendre le contrôle d’Anse, possession du Chapitre de Lyon et clé de la vallée de la Saône avant d’en faire de même avec le château de St Germain au Mont d’Or et celui de Gléteins, situé face à Anse. A cette époque, il contrôle plus de 60 places fortes dans le Lyonnais, le Beaujolais et le Mâconnais dont le château de l’Arbresle.

Un projet de croisade, en 1365, initié par l’empereur et le pape et placé sous le commandement de Du Guesclin, a de grande chance, s’il se réalise, de passer par la vallée de la Saône pour se rendre en Espagne. Seguin de Badefol risque alors de se trouver face à une puissante armée. Cette menace le conduit à accepter la négociation avec le Chapitre de Lyon, sous le parrainage du pape.

L’accord est conclu et  prévoit une rançon de 40 000 florins  pour déguerpir de la région. Seguin se rend alors chez Charles-le-Mauvais, roi de Navarre,  pour lui réclamer un arriéré de solde et pour tout règlement le roi le fait empoisonner.

La suite des événements, pour ceux qui ont collaboré avec les compagnies, rappelle une autre histoire beaucoup plus proche de nous ; ils encourent l’excommunication et la confiscation de leurs biens, l’emprisonnement ou l’amende suivant la gravité des faits qui leur sont reprochés. C’est ainsi que Pierre Davide de Sain Bel, poursuivi pour avoir procuré aux membres de la Margot, des  clous, des fers à cheval et des chaussures, est incarcéré dans la prison de l’abbaye de Savigny en 1365.

Entre 1366 et 1370, à plusieurs reprises, le Lyonnais est menacé, de nouveau, mais n’est finalement pas touché par les routiers. Les Tard-venus vont tout naturellement disparaître avec la reprise des hostilités entre la France et l’Angleterre.

Texte figurant sur la bannière des Chevaliers de L’Arbresle (coll. A.V.A.)