Les guerres, conflits et invasions Les militaires et politiques

Le colonel Marius Prévost

Résumé

Colonel Marius Prévost
Commandeur de la Légion d’Honneur à titre militaire.
Médaille militaire.
Croix de guerre.
Croix du combattant.

1893 : naissance à L’Arbresle.
1911 : entre à 18 ans au 4ème Régiment de Tirailleurs Algériens de Tunis.
1912-1913 : participe aux premières opérations de pénétration au Maroc.
1914-1918 : combat en Alsace, Somme, Champagne ( médaille militaire en 1915 ). Promu sous-lieutenant. Participe aux combats  autour de Verdun, dans l’Aisne, au Chemin des Dames, au moulin de Laffaux ( où il est grièvement blessé pour la deuxième fois ).
1919 : termine la guerre à l’armée d’Orient, sillonne toute l’Europe centrale.
1920 : nommé chevalier de la Légion d’Honneur.
1922-1924 : reçoit le commandement des unités méharistes du Nord du Tchad et du Tibesti.
1924-1927 : opérations du Rif, commande le poste de Térouaf, au nord de Fez.
1928-1939 : Afrique Occidentale, Sahara central, Syrie, Palestine, Mésopotamie, Irak, Madagascar.
1939-1940 : est sur le front d’Abyssinie puis en Afrique du Nord.
1943 : adjoint au Commandant d’Armes de Bône, il prépare le débarquement des forces alliées en Italie.
1945 : retour en France après sept ans d’absence.
1946 : prend sa retraite dans sa maison de Gruge, à Bully.

LA GUERRE DE 1914-1918

Marius Prévost et son frère Émile

Émile, sergent au 3ème Régiment de Zouaves, fut tué en 1916, au bois d’Avocourt, près de Verdun.

Il était décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille Militaire.

Marius, devançant l’appel, s’engage, en 1911, au 4ème Régiment de Tirailleurs Algériens et participe, en 1912 et 1913, aux premières opérations de soutien au sultan du Maroc qui était en difficulté face à l’anarchie dans son pays.

Survient la guerre et il combat successivement en Alsace, sur la Somme, en Champagne.

Blessé le 22 août 1914, il revient sur le front peu après.

En 1915, il reçoit la Médaille Militaire sur le champ de bataille en même temps qu’il est promu sous-lieutenant.

De nombreuses citations à l’Ordre de l’Armée prouvent les exceptionnelles qualités de ce grand militaire, son courage, sa bravoure et son sang-froid.

Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1920.

Sur cette photo aérienne prise par l’escadrille d’observation F8 le 24 avril 1917, on distingue parfaitement les lignes de tranchées, les fortins ainsi que les innombrables trous d’obus.
Le chemin des Dames
Mitrailleuse boche prise lors de  l’attaque de Champagne le 21 septembre 1915

PRÉVOST  L’AFRICAIN

Afrique Occidentale et Équatoriale Française

De 1922 à 1924, on retrouve  Marius en Afrique ; il est désigné pour l’A.O.F. (Afrique Occidentale Française), où il reçoit le commandement des unités méharistes du Nord du Tchad et du Tibesti. Basé à Bilma, à six cents kilomètres au nord du lac Tchad, il  a pour mission de protéger les populations et les territoires du Sahara contre les incursions des pirates libyens qui s’emparaient des réserves de mil, des animaux domestiques et emmenaient avec eux les jeunes femmes et les garçons en âge de porter les armes.

En plus de cette activité militaire, le capitaine Prévost devait assurer le développement de l’agriculture, faire creuser et entretenir les puits et s’occuper de la justice.

Pendant ses rares heures de loisir, il trouvait le temps de mettre à jour les vestiges de la civilisation néolithique, très développée dans cette zone saharienne il y a environ dix mille ans, à l’époque où le Sahara était vert et les rivières coulaient.

Le territoire sur lequel il exerce son action a la superficie de la France.

 Bilma, 1923 – La compagnie méhariste au départ pour un contre-rezzou afin d’intercepter les pillards lybiens
Bilma, 1923 – Le capitaine Prévost sur son dromadaire

De 1924 à 1927, ce sont les opérations du Rif marocain où il commande le poste de Téroual, au nord de Fez.

Puis, les années suivantes, c’est de nouveau l’Afrique Occidentale, le Sahara central, le golfe du Benin.

De 1928 à 1939, après l’Afrique, c’est le Proche-Orient et Madagascar.

En 1939, il est à Djibouti, au bord de la mer Rouge, sur le front d’Abyssinie, puis il revient en Afrique du Nord.

En 1942, il est adjoint au commandant de l’armée de Bône et participe activement à la préparation du débarquement des troupes alliées en Italie.

Bône 1943 – Le lieutenant-colonel Prévost , commandant la place,
présente au général De Gaulle les troupes de sa garnison

Enfin, il revient en France en août 1945, après une longue absence de 7 ans au cours de laquelle sa famille, en raison des circonstances était restée sans nouvelles de lui.

Après avoir commandé pendant plusieurs mois plus de 18.000 soldats sénégalais, il prend définitivement sa retraite en 1946. Dans cette propriété champêtre de Gruge à Bully où il organisera un véritable musée avec les intéressants et multiples souvenirs rapportés des nations ou colonies françaises dans lesquelles il avait vécu ou qu’il avait traversées au cours de ses nombreuses campagnes.

Le 14 juillet 1950, digne couronnement de son admirable carrière, il était promu au grade de Commandeur de la Légion d’honneur. Et le même jour, devant le monument aux morts où se trouve inscrit le nom d’Émile Prévost, frère du colonel, tombé perdant la première guerre, la ville de L’Arbresle pouvait, solennellement, présenter à celui-ci ses hommages et ses félicitations. Car la ville natale du colonel Prévost était à bon droit fier de lui. Elle lui rendait en respectueuse sympathie toute l’affection qu’il lui témoignait.

D’ailleurs, sa retraite n’avait pas pour lui signification d’isolement et il saisissait toutes les occasions de témoigner à ses compatriotes le plus vif intérêt, n’oubliant aucun de ceux qu’il avait connus autrefois particulièrement les plus humbles, et participait à toutes les activités de la cité.

Car le colonel Prévost avait la  mémoire du cœur. Que de fois il a du lutter avec son émotion quand, devant lui, était évoquée la mémoire de ses soldats, spécialement de ces Sénégalais dont il fleurissait encore la stèle peu après la cérémonie du 14 juillet. Et s’il fut un grand soldat, il fut aussi un chef aimé et respecté, et l’on sentait vibrer son âme humaine et tendre lorsqu’il narrait ces longues randonnées d’Afrique où celui qui commande sent parfois peser sur ses épaules de si lourdes responsabilités.

Il devait décéder à Lyon le 22 décembre 1950. Il est inhumé au cimetière de l’Arbresle dans la tombe familiale.

Citations

Ordre de la brigade du 12 avril 1917 :

 « Le 22 mars 1917, son commandant de compagnie venant d’être tué, a pris le commandement de la compagnie dans des circonstances difficiles, a maintenu en place par son exemple et son énergie tous ses hommes, malgré un bombardement intense, suivi d’une violente attaque d’infanterie, a conservé toute ses positions ».

 Ordre de la Division du 18 mai 1917 :

 « Le 11 mai 1917 a, par sa bravoure et son sang froid habituel et grâce à sa vigoureuse intervention, maintenu intégralement le front de son unité fortement attaquée à la grenade et très violemment bombardée ».

Ordre du régiment du 19 juin 1917 :

 « Officier d’un très grand sang froid et d’un magnifique courage a dirigé brillamment sa compagnie au cours de l’attaque ennemie du 17 juin 1917 où malgré un très violent et un sanglant corps à corps, toutes les positions ont été maintenues ».

Décorations du colonel  Prévost

  • Commandeur de la Légion d’Honneur à titre militaire.
  • Médaille militaire le 25 septembre 1915.
  • Croix de guerre 1914-1918 – 5 citations.
  • Croix de guerre 1939-1945.
  • Croix du combattant 1914-1918 et 1939-1945.
  • Médaille Coloniale
  • Médaille de Verdun
  • Médaille des blessés
  • Médaille de la victoire.
  • Médaille d’Orient