LE PATRIMOINE INDUSTRIEL DE L’ARBRESLE EST REMARQUABLE
Résumé
La cheminée et la façade de l’Usine Roche, aujourd’hui Scherdel, sont les derniers symboles majeurs du patrimoine industriel de l’Arbresle. Elles sont les seuls éléments restants des grandes usines de la ville.
La cheminée est l’unique survivante des douze cheminées industrielles que comptait encore cette ville après la seconde guerre mondiale : les autres sont tombées sous la pression immobilière et les aménagements urbains.
L’Arbresle au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle fut un grand centre de production du velours avec des produits de hautes qualités pour les créateurs de mode.
Description extérieure de l’usine
Il s’agit d’une construction caractéristique de la fin du XIXe siècle d’une esthétique parente des bâtiments scolaires ou administratifs de la IIIe République.
La façade principale se compose d’un corps de bâtiment en longueur, encadré par deux tours avec une toiture à quatre pans. Les encadrements de portes, de fenêtres et les chaînes d’angles sont de pierres dorées de Glay et de briques alternées.
Au-dessus du portail principal est sculpté un blason de l’Arbresle avec la date de 1894.
Au centre de ce bâtiment à la hauteur de la toiture, est installée une horloge encastrée dans un support en pierre dorée où il est gravé : Tissage Mécanique.
Pourquoi conserver la cheminée et la façade ?
La cheminée d’usine est l’emblème du travail des hommes et des femmes à L’Arbresle
Symboles identitaires du patrimoine industriel à sauvegarder, la cheminée et la façade d’usine restent les vestiges et les témoins de l’histoire industrielle dans nos paysages du XXIe siècle.
Marquant le territoire par leur verticalité, les cheminées d’usine évoquent, à travers le monde, la révolution industrielle dont elles sont issues. Quelle peut être leur place dans les paysages du XXIe siècle, quelle importance doit-on leur accorder et quelles sont les fonctions nouvelles qui permettent de justifier leur conservation ?
Pourquoi vouloir sauvegarder cette « survivante » ?
Reconnaitre une nouvelle fonction identitaire à la cheminée d’usine
– Une prouesse technique que cet empilement de briques sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur,
– Un des points culminants dans une ville dont elle rythme l’espace urbain, au même titre que le clocher ou le donjon. Quand on arrive de Sain-Bel, après le rond-point de la Libération, apparaissent la cheminée Roche-Scherdel, puis plus loin dans le fond, le clocher de l’église gothique et enfin le donjon, symboles des trois périodes les plus prospères de la ville : le XIXe, le XVe et le XIe siècles,
– Un témoin et un vestige d’un riche passé et d’une activité́ longtemps prospère, et le symbole du travail qui les a sous-tendus,
– La dernière de toutes les cheminées industrielles liée à l’activité du textile dans la vallée de la Brévenne.
Éléments pédagogiques
Les AVA organisent bénévolement depuis des années des visites pédagogiques pour les écoles primaires, le collège ou les lycées sur le Moyen-Âge, l’art gothique, la Renaissance, la révolution industrielle, etc.
Arguments écologiques
– Réduction de l’empreinte carbone
Détruire des bâtiments historiques pour les remplacer par de nouvelles constructions entraîne une empreinte écologique significative. La démolition de la cheminée et des bâtiments administratifs, engendrerait non seulement des déchets de chantier en grande quantité, mais la reconstruction nécessiterait la fabrication et le transport de matériaux comme le béton, qui possèdent une empreinte carbone élevée. Alors que la réhabilitation et la réutilisation des structures existantes permettrait de préserver des dizaines de tonnes de matériaux déjà présents, réduisant les émissions de CO₂.
Seule la façade sera sauvegardée selon M le Maire, ce qui est déjà une bonne chose.
– Économie circulaire et valorisation des matériaux
La conservation de la cheminée et de la façade de l’usine s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, privilégiant la réutilisation et l’optimisation des ressources déjà disponibles. Transformer cet édifice en bureaux, espaces culturels, ou logements permettrait de préserver l’histoire tout en répondant aux besoins modernes, tout en limitant les dépenses énergétiques et matérielles de nouvelles constructions.
Prise de conscience de l’intérêt de la sauvegarde des cheminées industrielles
– Mises en valeur de cheminées industrielles dans le Rhône à Givors, à Belleville, à Gleizé, à Amplepuis, à Thizy…etc
Dans le Rhône, cette prise de conscience de l’intérêt de conservation de cheminées s’est traduite par leur sauvegarde et leur mise en valeur, sauf à L’Arbresle,
– Classement comme élément remarquable de cette cheminée Roche-Scherdel par un organisme compétent en ce domaine : Patrimoine Aurhalpin en 2017.
Comme l’ont toujours affirmé les architectes Bernard Reichen et Philippe Robert :
« La reconversion n’est pas un art mineur, […] c’est bien de création qu’il s’agit. Car intervenir sur un édifice existant, c’est composer avec lui, c’est jouer avec des contraintes qui s’ajoutent à celles du programme et des règlements. Ces contraintes sont des supports à l’imaginaire, elles permettent de développer des solutions architecturales qui n’auraient pas été inventées ex nihilo ».
La sauvegarde de la cheminée et de la façade de l’usine Roche-Scherdel va au-delà de la préservation du patrimoine historique ; elle s’inscrit dans une logique de durabilité et de réduction de l’impact environnemental. Le patrimoine n’est pas un héritage figé, c’est une richesse vivante à réinventer chaque jour.
Bernard Reichen et Philippe Robert sont des architectes et urbanistes dont l’agence a longtemps été spécialisée dans la rénovation ou la réhabilitation de bâtiments ou d’ensembles issus du patrimoine industriel
Nous souhaitons interpeller les Arbreslois et la mairie de l’Arbresle : êtes-vous favorables à la préservation de cette cheminée emblématique qu’elle présente ?
Si vous pensez qu’elle mérite de rester un symbole de notre patrimoine et de notre histoire locale, dites le nous.