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Les métiers de la santé

Résumé

Ce petit tour d’horizon propose un inventaire rapide des hommes qui assurèrent la santé à l’Arbresle dans les siècles passés. Nos lecteurs pourront faire la comparaison avec les hommes de l’art – souvent spécialisés – et les nombreux équipements qu’ils ont à leur disposition pour assurer la santé publique, à l’heure actuelle. En somme, le message que l’Histoire a pour mission de nous donner : constater le chemin parcouru, pour mieux apprécier le présent.

Les médecins

Outre les hôpitaux, les bureaux de bienfaisance, nos compatriotes avaient à leur disposition dans le domaine de la santé d’abord des médecins qui avaient au départ le titre de chirurgiens, au rôle que l’on qualifierait aujourd’hui de pluridisciplinaire c’est à dire qu’ils s’occupaient à la fois des accouchements, de la petite chirurgie et des soins divers.

Au XVIIe siècle on a noté Claude Séraucourt maître chirurgien à l’Arbresle et surtout son fils Jean Louis Séraucourt né en 1691 qui exercera la profession de maître chirurgien jusqu’à son décès en 1770. Celui-ci, frère du graveur Claude Séraucourt eut une certaine notoriété car son nom est cité maintes fois sur les registres paroissiaux de l’époque. Le siècle suivant avec l’arrivée de Jean Sainclair, maître chirurgien également né en 1721 et qui se marie à l’Arbresle en 1751 avec une jeune fille du pays Claudine Bine. Il exercera jusqu’à sa mort en 1793. Son fils aîné Claude François aura le titre de docteur en médecine. Il s’éteindra en 1814 et le relais ne sera repris que par son petit neveu Jean Jacques Sainclair, fils de Pierre Marie Sainclair, épicier très entreprenant qui fût maire de l’Arbresle sous la Monarchie de Juillet. Le père et le fils habitaient dans une propriété au lieu dit « les Collonges » qui s’est révélée être la maison du « Champ d’Asile » vu les attaches bonapartistes que l’on a décelées et qui sont incrustées dans la pierre toujours visible.

Le médecin Jean Jacques Sainclair se dévoua beaucoup pour ses concitoyens et eut une belle attitude pendant la guerre de 1870-71. En reconnaissance la municipalité d’alors lui attribua le nom d’une rue (aujourd’hui rue Joseph Charvet) qui correspondait au trajet emprunté par le médecin pour rejoindre son domicile. Jean Jacques disparut en 1880 et c’est son fils Jean Pierre Sainclair qui lui succéda jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale en 1913.

(Il était contemporain d’un autre Arbreslois d’origine Antonin Dubost, président du Sénat d’alors : celui-ci accompagnait quelquefois le Docteur Sainclair  lors de ses visites aux mineurs de St Pierre la Palud) dont la devise était « paiera qui voudra » (cité par le chanoine Picard dans son ouvrage)

Avec l’arrivée du chemin de fer, il s’était transporté avenue de la Gare (aujourd’hui avenue Pierre Sémard). Ce XIXe siècle a été marqué aussi par l’empreinte du Docteur Clemençon qui fût maire de l’Arbresle à deux reprises et qui lui, siégeait rue du Marché (actuellement rue Pierre Brossolette) à proximité de l’édifice (au 19) aujourd’hui détruit qui faisait fonction d’hôtel de ville.

La fin du XIXe siècle et le début du siècle suivant voient encore comme médecins le Docteur Michel qui exerça pendant de nombreuses années et dont le nom d’une rue atteste sa longue présence, le Docteur Gérard présent pendant l’épidémie de typhoïde de 1907. Le Docteur Sollers, bienfaiteur de l’Arbresle. Même le Docteur Lalande gendre de Maître Philippe est cité comme médecin homéopathique dans les annales d’avant 1914. Plus tard vers les années 1950, il y avait 4 médecins pour une population d’environ 3.500 âmes. Le Docteur Dusserre qui exerçait encore à plus de quatre-vingt ans, avait côtoyé beaucoup de misères en soulageant avec peine ses patients, l’arsenal thérapeutique étant assez restreint avant l’arrivée des sulfamides et de la pénicilline. L’ancienne rue Francisco Ferrer porte son nom.

Cet extrait du Serment des pharmaciens du XVIIe siècle, en dit long sur le souci de l’Église de se démarquer des pratiques alchimistes d’antan.

Le Docteur Dumollard dont les descendants habitent encore la région s’occupait des écoles publiques. Le Docteur Dechavanne logeait près de la « fosse aux ours » dans les jardins où fleurit aujourd’hui la Poste. N’oublions pas le Docteur de Lambert dont la spécialité était les accouchements.

 Les pharmaciens

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La corporation des apothicaires fera l’objet du deuxième corps de santé de l’Arbresle. En 1868 il est noté une seule pharmacie dont le titulaire est M. Dugrenot Le Propriétaire en fût longtemps un des membres de la famille Sainclair. Vers les années 1875. M. Honoré Ollagner succède à M.Dugrenot et achète les « murs » de la pharmacie à M.Sainclair. Un contrat passé à l’étude notariale en témoigne.

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En 1889 une deuxième pharmacie voit le jour. Située rue du Marché M. Cartelat en est le titulaire. Celui-ci sera porté vers la mairie mais démissionnera en cours de mandat. La troisième pharmacie n’apparaîtra qu’après cette date et le premier titulaire semble être M. Salette. Était-t-il pharmacien de 1er ou de 2ème classe, je ne peux le dire.

Le début du XXe siècle voit l’émergence de trois personnalités : le fils Ollagner qui a succédé à son père, M. Maurice Montagnon, successeur de M. Cartelat et qui va transférer son officine place de la Liberté actuelle. Son fils un autre Maurice Montagnon lui succède affirmant une certaine personnalité.

La troisième pharmacie, rue Centrale (rue Ch. de Gaulle actuelle) est le domaine  de M. Grillet qui officinera jusqu’en 1940 année de son décès. Madame Viallard-Lauriaux, dont le mari était « dans les chemins de fer » comme on disait à l’époque, fût la première femme pharmacien à l’Arbresle et y resta jusqu’en 1952. Au préalable M. Charles Chamard avait succédé à M. Ollagnier en 1945.

 Les dentistes

Le troisième corps de santé est représenté par les chirurgiens-dentistes qui aujourd’hui ont le titre de Docteurs. Le fils du médecin Jean-Pierre Sainclair, M. Louis Sainclair fût un des premiers représentants de cette discipline qui n’apparut qu’au début du siècle précédent. Il n’officiait qu’une fois par semaine. N’oublions pas M. Ravier qui logeait au « Pavillon Chinois» rue de la Brévenne qui fût un sympathique Arbreslois.

 Vétérinaires

Comme toute commune rurale importante, il faut un vétérinaire qui lui aussi a le titre de Docteur. La figure la plus connue fût celle de M. Rivière ; le père d’abord, puis le fils, dirigea la commune durant la première guerre mondiale et qui eut à gérer l’épidémie de typhoïde de l’année 1907. La maison Rivière existe toujours et abrite diverses associations.

Citons encore M.Simian qui exerça pendant la Grande Guerre et même après. L’entre-deux guerres verra l’arrivée de MM. Fiancette et Cailhoud. Par la suite une Clinique Vétérinaire a vu le jour, l’extension de la population des animaux de compagnie et le besoin de soins l’exigeant.

 

Antoine MEUNIER

Ancien pharmacien