Les industriels et inventeurs

Michel Souche, liquoriste

Résumé

Il vécut à cheval sur le XIXe et le XXe siècle. Il eut ses heures de gloire parce qu’il fut l’inventeur de liqueurs qui étaient, semble-t-il, appréciées, à en croire les nombreuses récompenses qu’il obtint dans les expositions et dans les concours.

Il avait la réputation d’un brave homme, d’un homme de bien. Il avait à coup sûr une tendance nette pour la recherche et l’invention. Ce sont sans doute les activités de ses parents qui le poussèrent à s’orienter vers la création de liqueurs. Ses parents tenaient en effet dans notre ville le « Grand Café », l’un des plus importants de L’Arbresle. C’était  là qu’avaient lieu jadis, vers 1870,  toutes les réunions électorales.

À l’Arbresle, le commerce était florissant, et la soierie était déjà l’industrie clef du pays. Le chemin de fer, encore tout jeune, permettait de nombreux déplacements à bon marché et L’Arbresle, par sa situation aux portes de Lyon, connaissait alors une période de grande prospérité. Siècle de la belle époque et de l’insouciance, ère des montreurs d’ours, des ramoneurs, des rémouleurs, des marchands ambulants qui, pour quatre sous, vous offraient à leur passage dans notre ville tout un lot de produits variés appréciés.

Naissance d’une liquoristerie

Plus tard, vers 1890, Michel Souche ouvrait dans notre localité, à l’entrée de la rue de Paris, au numéro 3, une fabrique de liqueurs et sirops, vins et spiritueux. En ce même lieu se situait son magasin de liqueurs où quelques années plus tard devaient sortir ses fameuses marques à la fine Champagne « Elixir Français », « Fleurs de Mai », « Prunelline » qui eurent leurs heures de célébrité. Que contenaient ces mixtures ? C’est le secret : mélanges de fleurs, savants dosages de plantes diverses, qui firent que  les marques lancées allaient conquérir le grand public arbreslois et valoir à notre héros de nombreux diplômes dans les concours et expositions.

Le succès

En 1895 il remporta à Bordeaux deux médailles, une offerte par le jury du concours international, l’autre par le comité de la 13ème Exposition de la Sté Philomathique, et une décoration (croix blanche et or avec étoile, soutenue par un ruban bleu avec liseré rouge).

Le « Journal Officiel » de l’Exposition en date du 13 octobre 1895 signale, sous le numéro 1455 : « Souche à L’ArbresIe » : médaille de bronze (boissons, spiritueux et liqueurs).

Un an plus tard, en 1896, à Marseille, il reçoit encore deux médailles offertes par le comité de l’Exposition Universelle et une croix (fleurs de lis violets sur fond or), soutenue par un ruban rouge et jaune.

Il dépose officiellement ses marques et le « Bulletin Officiel de la Propriété Industrielle et Commerciale » dans son numéro 686 du jeudi 18 mars 1897, décrit avec précision, la présentation et l’étiquetage des bouteilles de liqueurs, sous les numéros 3.653 et 3.654.

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Grandeur et infortune

Michel Souche voyait ses affaires prospérer, les succès remportés dans les expositions n’étaient-ils pas là pour attirer le grand public vers ses liqueurs que l’on disait fameuses… ?

Quelques années après le début du XXe siècle apparut un concurrent redoutable à l’Arbresle. Michel Souche était-il plus inventeur que commerçant ? Son concurrent plus adroit pour convaincre la clientèle ? Toujours est il que notre liquoriste, mit la clef sous la porte et ferma son établissement peu de temps avant 1914.

Son concurrent

Il s’agissait de Claude Breysse ; il  était établi au 11 de l’actuelle rue Charles de Gaulle, dans l’arrière cour.

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Sur la photo ci-dessus, Claude Breysse, né en 1852 à Villefranche sur Saône, est au centre, caressant son chien. Son épouse Marie Isabelle  est assise à gauche, et sa belle sœur, Angèle Boisson, est à la fenêtre.

 

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Il décéda en 1917 : son affaire fut reprise par Auguste Bouvard, né en 1893 et sa femme Yvonne née en 1896.

Ces métiers autrefois artisanaux ont disparu pour la plupart, laissant place à des installations plus importantes, mais ailleurs qu’à l’Arbresle.